Le cambrioleur a deux ennemis : le temps et le bruit.
Si vous avez mis en œuvre des moyens mécaniques de protection de votre habitation et que vous y ajoutez un système d’alarme, il y a fort à parier que la quasi-totalité des cambrioleurs tourneront les talons… les mains vides.
Si un voleur pénètre dans votre habitation, il faut ralentir sa progression, en multipliant les obstacles psychologiques en créant chez lui du stress (sirène), ou en semant le doute dans son esprit (alerte lumineuse silencieuse).
Encore faut-il bien choisir son système d’alarme, d’autant que les budgets sont souvent conséquents.
78% des acquisitions d’un système de détection d’intrusion font suite à un cambriolage. Le risque est alors suffisamment concret dans la tête des victimes pour écarter les kits à moins de 150 EUR qui relèvent souvent du gadget et pour s’intéresser aux marques ayant pignon sur rue.
Les systèmes d’alarme sans fil accèdent depuis quelques années à la maturité.
La reconnaissance des organismes de contrôle est là pour en témoigner. Ainsi, l’organisme de certification A2P qui se cantonnait auparavant aux systèmes filaires, estampille désormais les systèmes sans fil.
Les avantages du sans fil sont indéniables car l’installation est facile, légère, propre et invisible. Les kits sont le plus souvent évolutifs, intégrables à des systèmes domotiques et surtout peu onéreux (pas d’installateurs, ni de mutiples intermédiaires). Si vous êtes locataire, cela vous permet aussi d’installer un système d’alarme sans crainte de la réaction de votre propriétaire et de le démonter aisément avec lors de votre déménagement.
Soyons clairs : ces systèmes répondent aux besoins du plus grand nombre mais sont rarement adaptés aux situations particulières. Ceux qui veulent protéger un bâtiment industriel, un commerce sensible ou une habitation regorgeant d’objets précieux, contacteront un spécialiste (*), souvent adepte des systèmes filaires lui permettant de mettre en oeuvre son expertise.
Alarme sans fil : comment ça marche
Les détecteurs communiquent avec un boîtier (la centrale) au moyen d’une liaison radio (portée de 100 à 300 mètres). Il n’y a donc pas de fil, pas de percée des murs, il suffit d’accrocher les détecteurs et la centrale.
Les piles assurent une autonomie moyenne de 2 ans.
Lorsque l’une des liaisons est interrompue, l’alarme se déclenche.
Selon le type de centrale, vous pouvez définir des zones à protéger selon votre occupation des lieux. Au minimum 2 zones sont prévues par les kits, souvent 4, parfois plus. Le système d’alarme protège ainsi indépendamment ou simultanément plusieurs zones de votre habitation (par pièce, par étage, etc.).
Le montage est à la portée du bricoleur du dimanche car ces kits sont prêts à poser.
Kit d’entrée de gamme (250 à 400 EUR)
1 centrale 2 ou 4 zones comprenant une sirène intérieure (minimum 95 dB)
1 détecteur magnétique d’ouverture à installer sur une porte ou une fenêtre.
1 détecteur infrarouge de mouvements à installer sur un mur.
Kit moyen et haut de gamme (500 à 1500 EUR selon les options)
1 centrale 4 à 6 zones comprenant une sirène intérieure (minimum 95 dB)
1 clavier séparé permettant d’installer la centrale/sirène hors de portée et de commander sa mise sous tension à l’aide du clavier mural
1 ou plusieurs détecteurs magnétique d’ouverture à installer sur une porte ou une fenêtre.
1 ou plusieurs détecteurs infrarouges de mouvements à installer sur un mur.
1 télécommande comprenant éventuellement une touche « panic » permettant de déclencher l’alarme si vous entendez en plein nuit des cambrioleurs.
En option :
Transmetteur téléphonique pour être alerté lors du déclenchement par message vocal sur un numéro fixe ou GSM.
Ce transmetteur intègre parfois une fonction d’écoute à distance. Une fois l’alarme coupée vous écoutez alors avec votre téléphone ce qui se passe dans la pièce. Ceci permet de ré-enclencher l’alarme à distance (certains kits) ou de prévenir la Police.
Sirène extérieure (généralement 110 dB) avec ou sans flash.
Détecteur de choc à installer sur une vitre. Ce détecteur porte mal son nom car il ne détecte que le bris de vitre et non les impacts de balle, les petits impacts (projection de gravillons) ou la découpe sans bris de vitre (trou au diamant).
Détecteur de fuite d’eau qui déclenche une alerte lorsqu’un liquide atteint la sonde.
Détecteur contact de sol. Installé au bas de la porte d’un garage, il détecte son ouverture.
Fumigène qui projette un épais nuage de fumée opacifiant rapidement l’air de la pièce où il est situé (action déstabilisatrice sur l’intrus).
Détecteur de gel
Médaillon pendentif de détresse (personnes âgées ou invalides)
Détecteur incendie
Points à surveiller
Le kit doit pouvoir évoluer. Vérifier le nombre et le type de périphériques que vous pourrez ajouter par la suite (autres détecteurs de mouvement, détecteurs d’incendie, d’inondation, etc.). Vérifier le cas échéant que votre kit peut évoluer vers la télésurveillance ou un système domotique global.
Le système doit pouvoir contrer les tentatives de sabotages : arrachement de la centrale, destruction des antennes, tentative d’ouverture de la centrale ou des éléments, coupure de la ligne téléphonique, etc.
Les systèmes plus évolués peuvent également prévoir :
– un procédé anti-éblouissement (anti-jamming) pour éviter qu’une projection de signaux de forte puissance sur la fréquence du système sature la liaison sans fil,
– un système de codes tournants (plus rare) pour éviter que le code ne soit enregistré à l’aide d’un scanner puis reproduit.
La transmission des ondes radio doit utiliser 2 fréquences, idéalement éloignées l’une de l’autre (434 et 868 Mhz par exemple). A noter que des signaux de 868 Mhz se diffusent mieux à l’intérieur des habitations car la longueur d’onde est 2 fois plus courte
Le volume sonore de la sirène doit atteindre au moins 95 dB pour être réellement dissuasif. Une alarme de 110 dB correspond au seuil de la douleur. Le cambrioleur n’entend plus ce qui se passe à l’intérieur et l’extérieur, la sirène lui strie les oreilles et il panique.
Obligation légale
Afin de limiter le nombre de déclenchements d’alarmes sans cause réelle (appelé « fausses alarmes ») et le déplacement intempestif de la Police, la Loi belge impose à tout utilisateur d’un système d’alarme, de conclure un contrat d’entretien annuel avec une entreprise de sécurité agréée.
En pratique, on peut considérer que les systèmes d’alarme sans sirène extérieure et/ou flash ne sont pas concernés par cette obligation sous réserve que la sirène ou le signal lumineux ne soit pas audible de l’extérieur.
Synthèse et analyse de l’Arrêté royal A.R. du 29 octobre 1998
Classification de protection
Les systèmes vendus en France sont parfois estampillés d’une classification (A2P de 1 à 3 boucliers). Après avoir passé avec succès une batterie de tests par cet organisme indépendant et reconnu par les assurances, ces systèmes peuvent fièrement arborer leur distinction. Ne les cherchez donc pas sur tous les produits. En revanche, les kits qui peuvent s’en prévaloir méritent vraiment votre attention.
NF & A2P Type 1 : 1 bouclier
Ce sont des matériels destinés à être utilisés dans des habitations difficilement accessibles (exemple : appartement situé en étage) et/ou sans objet de valeur particulier
NF & A2P Type 2 : 2 boucliers
Ce sont des matériels destinés à être utilisés dans des petits commerces, des habitations facilement accessibles (maison individuelle, appartement en rez-de-chaussée) et/ou avec des valeurs pouvant être convoitées.
NF & A2P Type 3 : 3 boucliers
Ce sont des matériels destinés à être utilisés dans tous types de bâtiments contenant des objets de forte valeur (bijouterie, habitation, musée, industrie…)
(*) En Belgique choisissez un professionnel membre de l’AIA et sélectionnez une installation portant le label de qualité « Incert ».
AIA : Association des Industries de l’Alarme asbl, boulevard A. Reyers, 80, 1030 Bruxelles, tél. 02/706.79.91. E-mail : info@aia.be